Méli-mélo
Le 27 mars 2022
Echancré (Libythea celtis)
Visible dès le début du printemps dans les garrigues méditerranéennes, ce papillon doit son nom à ses ailes, brunes ornées de grandes taches orangées, curieusement découpées. Unique représentant européen des Nymphalidae Libytheinae, sa silhouette est caractéristique avec ses deux longs palpes horizontaux prolongeant la tête.
La plante-hôte principale de la chenille est le Micocoulier (Celtis est le nom latin du Micocoulier) mais, dans le Ventoux, des comportements de ponte ont aussi été rapportés sur le Merisier.
Le 11 février 2022
Abeille masquée (Hylaeus sp.)
En ce début d’année 2022 où le masque est d’actualité, voici des abeilles de la famille des Colletidae et du genre Hylaeus, communément appelées Abeilles masquées. Ce nom provient des dessins blancs, parfois jaunâtres, qui ornent leur face et qui sont particulièrement étendus chez les mâles. Ces minuscules abeilles sombres et presque glabres ressemblent à des fourmis ailées. Les différentes espèces d’Hylaeus sont très proches et leur détermination sur photo est quasi impossible.
Les Hylaeus sont des abeilles à langue courte qui affectionnent les fleurs à corolles peu profondes comme celles du fenouil. Contrairement aux autres abeilles solitaires, les femelles n’ont pas de brosse de récolte du pollen. Celui-ci est stocké en même temps que le nectar dans le jabot. L’ensemble pollen + nectar est régurgité dans le nid pour approvisionner les différentes cellules larvaires.
Le nid est le plus souvent construit dans des tiges creuses (ronces) ou à moelle (sureau). Comme chez les autres Colletidae, il est tapissé d’une fine membrane translucide ressemblant à de la cellophane. Il n’est pas rare d’observer sur les inflorescences de fenouil prisées par les Hylaeus une guêpe solitaire à l’ovipositeur démesuré. Il s’agit d’un Gastéruption, une guêpe qui parasite les nids des abeilles masquées.
Les nids de ces abeilles peuvent aussi être parasités par de magnifiques guêpes dorées de la famille des Chrysididae, comme cette Chrysis comparata. Les adultes de cette espèce butinent volontiers les inflorescences de fenouil.
Le 7 février 2022
Tachinaire coccinelle (Gymnosoma sp.)
Avec son look de coccinelle, cette petite mouche Tachinaire d’environ 7 mm suscite plus la sympathie que ses effrayantes congénères (voir photo suivante). Son corps est en effet dépourvu des soies raides très fréquentes dans cette famille, ce qui lui vaut son nom scientifique de Gymnosoma = corps nu. Son mimétisme des coccinelles lui évite d’être convoitée par des prédateurs ayant déjà fait l’expérience de la toxicité et du goût exécrable de ces dernières.
Si les adultes sont de paisibles butineurs, le régime alimentaire des larves est moins bucolique. Ce sont en effet des endoparasites de certaines espèces de punaises. Brièvement, la femelle fixe un oeuf sous les ailes d’une punaise. Après l’éclosion, la larve perce le thorax de l’insecte et se glisse à l’intérieur de son corps pour y poursuivre son développement à ses dépens. Elle hiverne dans la punaise-hôte et en sort au printemps suivant pour se métamorphoser dans le sol. Il existe différentes espèces de Gymnosoma très proches et difficilement identifiables sur photos.
Le 3 février 2022
Systropha curvicornis
Les Systropha curvicornis sont des abeilles solitaires de la famille des Halictidae dont les femelles ne récoltent le pollen que sur le genre Convolvulus ou Liseron, principalement Convolvulus arvensis, le très commun Liseron des champs. L’espèce vole en une seule génération estivale.
Les mâles sont facilement identifiables avec leurs antennes enroulées en spirale triangulaire et leur abdomen pourvu de deux dents pointues sur la face ventrale. Chaque mâle s’approprie un territoire qu’il défend activement, patrouillant au-dessus des plants de liseron, n’hésitant pas à se servir de son abdomen pour repousser les intrus.
Les femelles ont une façon toute particulière de récolter le pollen des liserons, tournant autour des étamines à l’intérieur de la corolle, la tête dirigée vers le bas. Le pollen est emmagasiné sur les brosses des pattes postérieures mais aussi, plus curieusement, sur les côtés et la face dorsale de l’abdomen pourvus d’une pilosité spécifique. Il sera stocké sous forme de pain de pollen dans les cellules larvaires du nid creusé dans le sol par la femelle.
Le 30 janvier 2022
Anthophore de Dufour (Anthophora dufourii)
L’Anthophore de Dufour est une abeille de la famille des Apidae peu fréquente. La glosse (langue) de cette espèce est particulièrement longue, permettant un accès au nectar des fleurs à corolle profonde. Visiblement un peu encombrante pour ce petit mâle qui peinait à la diriger dans la corolle des fleurs de sauge.
Le 30 novembre 2021
Argus bleu céleste (Lysandra bellargus)
Avec son bleu ciel intense, l’Argus bleu céleste porte bien son nom. Il se distingue des autres petits papillons bleus par les franges blanches entrecoupées de lignes noires qui bordent ses ailes.
La femelle est tout aussi jolie avec sa bordure de taches orangées. Elle pond principalement sur l’Hippocrépis à toupet (Hippocrepis comosa), plante de la famille des Fabacées représentée sur cette photo.
Le 20 novembre 2021
Caloptéryx à l’affût (C. haemorrhoidalis et C. virgo meridionalis)
En hommage au photographe Michel Augé qui nous a quittés bien trop tôt, un souvenir d’une séance photo en commun autour du plan d’eau des Palivettes.
Le 15 novembre 2021
Mante religieuse (Mantis religiosa)
L’espèce est surtout connue pour ses femelles dévoreuses de mâles lors de l’accouplement mais ce cannibalisme n’est pas systématique. Les mâles sont reconnaissables à leurs longues antennes et à leur abdomen plus fin que celui des femelles.
Chasseur à l’affût redoutable dont la tête pivote à 180°, la Mante religieuse peut repérer et suivre ses proies tout en restant immobile. Elle serait le seul insecte à avoir une vision en 3D. Cette femelle à l’abdomen distendu est sur le point de pondre.
Le fémur et le tibia forment une pince qui se déploie et se referme brusquement sur les proies. Celles-ci se retrouvent harponnées par les crochets et les épines. Ainsi immobilisées, elles sont alors dévorées vivantes.
Malgré ses moeurs un peu effrayantes, la Mante religieuse est l’alliée des jardiniers, consommant nombre d’insectes potentiellement ravageurs.